Noblesse des Jaham
Il y a eu tout d’abord la supplique au Roi pour demander la reconnaissance de la Noblesse des Jaham. Cette demande a été agréé , s’en est donc suivi les Lettres de Noblesse, les Armoiries et le Blason.
I – La supplique au Roi
Mémoire adressé au Roi par les sieurs Jaham, pour réclamer les titres de leurs aïeux et demander les titres de noblesse
Il s’agit ici de la supplique adressée au Roi Louis XV par Jean Baptiste Paul JAHAM DESFONTAINES Sieur du HAUTMONT (1707-1794) (1) et Charles François JAHAM DESFONTAINES Sieur de l’ISLET (1723- après 1775) (1)
I – Depuis l’établissement de la Martinique, les sieurs de Jaham, en suivant les traces de leurs ancêtres, osent se vanter d’avoir soutenu la réputation de valeur et de probité dont leurs prédécesseurs ont joui, après avoir scellé de leur vie et de leur sang, plus d’une fois, leur fidélité au Roi et à la Patrie. Ils sont en état de prouver par les archives du gouvernement et les Registres du Conseil, et quelques pièces échappées aux malheurs des temps, que leurs prédécesseurs ont eu la qualité d’Ecuyer.
Si les sieurs de Jaham ne sont pas enregistrés au Conseil Supérieur Souverain, c’est par une suite de ces mêmes événements qui ont enseveli par les incendies, les exportations des papiers dans l’intérieur des terres, auxquels la guerre expose, et les accidents mêmes de la paix. Mais les commissions de Services et plusieurs actes permanents où cette qualité est énoncée, justifie de ce titre; plusieurs indices et des preuves convaincantes, appairent que le sieur Jaham de Vertpré qui a conquis toute la partie au Vent de l’Isle sur les caraïbes, était né noble. Le défaut de facultés et de moyens de ses descendants ne leur ont pas permis de faire sur cela des recherches qui auraient pu le confirmer.
II – Il suffit d’exposer que :
- Le sieur Jaham de Vertpré, Lieutenant au Régiment de Piquigny, fut attiré à la Martinique par Monsieur de Parquet qui en était le Seigneur et le Propriétaire. Il était son compatriote et son ami Du Parquet l’employa en qualité de Capitaine à la prise de possession de l’île, ainsi que les pièces ci-jointes le justifient.
- Le sieur de Vertpré continua de servir sur ce pied, et se comporta si bien dans toutes les opérations contre les sauvages, que Monsieur du Parquet, obligé peu de temps après d’aller à Saint Christophe pour chercher du secours, lui confia le commandement pendant son absence qui fut de plusieurs mois.
- Il ne se présentait aucune occasion ni expédition aux Isles voisines, où le sieur de Vertpré ne fut appelé par les chefs dont il avait la considération et la confiance.
III – Quelques commissions ou lettres que le hasard a fait retrouver – dont copie collationnée jointe au mémoire font foi :
L’on y verra, juin 1654, qu’il fut détaché à l’Isle de Saint Vincent à l’occasion d’un massacre fait par les sauvages.
La seconde pièce est un congé donné par Monsieur Rool de Gourzolas, Lieutenant Général au Gouvernement de l’Isle, daté de 1656, qui forme un certificat de service.
- En 1659, il fut chargé par Monsieur de Gourzales d’aller à Saint Vincent pour traiter avec les sauvages de la paix ou de la guerre. Il passe avec eux un traité à la satisfaction de son chef, et auquel dans la suite, ils n’osèrent porter aucune atteinte. C’est dans cette pièce datée du 21 janvier, que Monsieur de Gourzales qualifie le sieur Jaham de Vertpré d’Ecuyer, titre que ses descendants réclament aujourd’hui, et qui n’aurait pas été donné par le chef sans connaissance de cause.
- Peu de temps après, le sieur d’Orange ayant été défait avec son détachement au Vent de l’Isle par les sauvages, le sieur Jaham de Vertpré fut appelé pour y marcher, et, malgré les obstacles que la fureur des sauvages attroupés lui opposaient en grand nombre, il parvint à s’y établir et à les chasser de cette partie. Ce fut en considération de ces services que, dans la concession du 15 août 1663, Monsieur Rolle de Laubierre, commandant en l’absence de Monsieur du Parquet, lui donna deux habitations de cent carrés chacune à son choix (2).
- L’on voit par la cinquième pièce ci-jointe, qu’en 1667, il fut invité par Monsieur de Clodore, Gouverneur Général de la Martinique, d’aller au secours de Saint Christophe assiégé par les anglais. La simple invitation suffit à son zèle. Il joignit quatre-vingts hommes de sa compagnie au détachement de l’Isle qu’il commandait et se rendit à Saint Christophe. Il ne faut, pour juger de la distinction avec laquelle il s’y comporta, que lire la lettre que lui écrivit Monsieur de Clodoré du 21 juillet, et le certificat que Monsieur le Chevalier de Saint Laurent, Gouverneur de l’Isle de Saint Christophe lui donna à son départ. Personne n’ignore les merveilles qu’opérèrent ces secours. Monsieur le Chevalier de Saint Laurent en rendit des témoignages authentiques par une lettre qui fut lue à la tête des troupes de l’Isle assemblées et remise à Monsieur Jaham de Vertpré. Cette lettre longtemps conservée et touchée est tombée de vétusté , et hors d’état d’être transcrite car elle a été dévorée par la vermine. Mais la lettre et le certificat ci-joints y sont relatifs.
- En 1674, la flotte Hollandaise, commandée par l’Amiral Ruyter, vint attaquer le Fort Royal qui n’avait pour toute défense qu’une mauvaise enceinte soutenue par des pieux, derrière laquelle on avait placé, comme on avait pu, quelques pièces de canon. Le sieur Jaham de Vertpré fut le premier à s’y rendre à la tête de toute sa famille et de tout le détachement de la Capesterre. Il s’y comporta avec son zèle ordinaire et les ennemis furent obligés de se rembarquer.
- L’on peut voir dans le Père Dutertre, lors de la révolte arrivée à l’Isle Martinique, à cause des vexations de la Compagnie du temps que l’Isle leur appartenait, que n’ayant pu rompre la Confédération, il en avertit les Chefs, qui, sur son avis, prévinrent les révoltés et les dispersèrent au Morne de la Calebasse. Le sieur Jaham de Vertpré a commandé toute la Capesterre pendant fort longtemps. Tous les Chefs qui se sont succédés au Gouvernement ont toujours eu en lui la même confiance pour le Civil et le Militaire. Il occupait une place au Consei
- La huitième et la neuvième pièces ci-jointes sont deux lettres de Monsieur de Baas, Gouverneur Général, l’une du 22 janvier 1672, où il le charge d’accorder des parties sur des plaintes qui avaient été portées; l’autre du 31 ……. 1674 l’invite à se rendre au Conseil, pour aviser sur ce qu’il y avait à faire sur la guerre que faisaient les sauvages.
En l’absence des chefs, le sieur Jaham de Vertpré commandait dans toute l’Isle, il donnait des concessions aux habitants : la possession des Pères Capucins de Fort Royal venait du titre qu’il leur en donna, et les Registres du Conseil font foi de ce qui vient d’être cité.
Tel a été le sieur Jaham de Vertpré, dont la postérité qui existe aujourd’hui a cherché à suivre les traces, en sacrifiant leurs vies et leurs services au Roi et à la Patrie, ainsi qu’on peut le voir par les deux lettres ci-jointes N° 10411, l’une de Monsieur Levasson, Général et l’autre de Monsieur de Lancise, commandant des troupes.
Les enfants de Monsieur Jaham de Vertpré dont on vient de parler, ont tous servi en qualité de capitaines dans cette colonie, et commandants de quartier. La plupart ont été Brevetés du Roi. Il existe encore aujourd’hui :
- Le sieur Jaham de Genneville (3) qui, malgré son grand âge, a été commandant du Carbet. Il est fils de Monsieur Jaham Desprez qui est mort Doyen du Conseil et d’une demoiselle Du Parquet, fille des anciens seigneurs de cette Isle. Le troisième de ses fils, le capitaine des Grenadiers, est mort d’un coup de feu à la tête.
- Le sieur Jaham de Bellegarde a été tué au dernier siège, il y servait en qualité de capitaine. Il a laissé un fils qui est pensionné du Roi.
Nous ne reporterons pas ici tous ceux qui ont été blessés, mais seulement ceux qui existent aujourd’hui dans les emplois :
- Le sieur Jaham de Valmont, Chevalier de Saint Louis, ancien capitaine des Grenadiers et commandant de la Grande Terre, Guadeloupe.
- Le sieur Jaham des Rivières (4) ancien commandant du quartier de la Grand’Anse, qui a eu plusieurs fils employés dans le service de la Marine.
- Le sieur Jaham des Fontaines (5), mort lieutenant colonel du Régiment de la Capesterre, a laissé de son mariage avec Mademoiselle Marguerite de Lagarigue, plusieurs enfants dont l’un le sieur Jaham de Montlouis, ancien capitaine des Grenadiers, est mort commandant du Marigot (note 4). Il en laissa deux, le premier Major du Bataillon du Mouillage, Saint Pierre, et l’autre ancien capitaine des Grenadiers.
- L’on peut voir dans la douzième pièce, la lettre à eux écrites par Monsieur de Choiseul, Ministre de la Marine, le 27 janvier 1766, sur leur zèle lors de la formation des milices et leurs anciens services.
L’on peut ajouter aux Etats de cette famille qu’elle appartient aux plus distinguées de l’Isle, sans avoir dérogé en la moindre chose, et on joindra aux pièces justificatives sur ce que l’on avance, la liste des chevaliers de Saint Louis qui sont descendants de Monsieur de Vertpré et plus proches parents de la famille de Jaham. On ose avancer qu’il n’y a dans les colonies aucune famille qui puisse se vanter d’avoir autant d’avantages pour demander au Roi la grâce de leur accorder ses lettres de noblesse et le titre que les ancêtres ont possédé (6).
(1) Jean Jaham de Vertpré (1610-1685) a épousé en secondes noces Françoise Massé, dont
Jean Baptiste Jaham Desfontaines (1662-1724) qui s’est marié deux fois
– d’abord en 1685 avec Jeanne Gobert de Bouillon, dont
Jean Baptiste Paul Jaham Desfontaines Sieur du Hautmont (1707-1794)
– deuxième mariage en 1710 avec Marguerite de Laguarrigue, dont
Charles François Jaham Desfontaines Sieur de l’Islet (1723- après 1775)
(2) Aujourd’hui Habitation du Hautmont au Marigot et Seguineau à la Grande Anse
(3) C’est de lui que viennent les Jaham Desrivaux (ou des Rivaux)
(4) C’est de lui que viennent les Jaham de Courcilly
(5) C’est de lui que viennent les Jaham de Valery et les Jaham du Hautmont
(6) Le texte des lettres de noblesse sera dans un prochain numéro.
Nous vous présenterons les descendances de Jean Baptiste Paul