Désiré Lucas
Louis Marie DESIRE-LUCAS
Né à Fort de France (Martinique) le 15 octobre 1869, Louis Marie Désiré LUCAS est le fils de Louis Marie Alexandre LUCAS, originaire du district de Brest, alors âgé de 48 ans et « sous-commissaire de la Marine à Fort de France » et de Marie Louise JAHAM DESRIVAUX, née à Fort de France le 7 mai 1846, fille de Louis Adrien JAHAM DESRIVAUX et de Marie Charlotte Clorinde JAHAM de COURCILLY.
Désiré a deux ans, lorsque le couple quitte la Martinique, son père étant nommé à Brest. Il va passer son enfance dans la région de Brest.
Il confiera plus tard que dès l’âge de quatre ans, l’été au Faou dans la maison de vacances de son grand père paternel, il s’échappait au port où ses parents le retrouvaient en train de dessiner des bateaux.
Grâce à « son carnet de bord » commencé dès le lycée, suivi de « ses carnets de route » de l’âge adulte nous pouvons suivre les dates importantes de sa vie.
Il fait d’abord des dessins et des croquis puis en 1886, à l’âge de 16 ans, il compose, sans aucune connaissance ni direction, « une tête de jeune Ouessantine » qu’il chérira tout au long de sa vie.
Mai 1889, il débarque avec sa famille et sa « bonne tante Maria » (la sœur de son père) à Paris où il découvre le Louvre et Rembrandt, rêve de toute sa jeunesse. En octobre, il intègre l’École des Beaux-Arts et l’atelier Julian.
1891, c’est le service militaire à Vannes où il est affectueusement accueilli par la famille de Marguerite PHILIPPE qui deviendra son épouse en 1895.
Mars 1896, il est refusé au Salon… l’année commence mal… des déboires. En août, il part avec 500 francs en poche en Hollande pour un « pèlerinage Rembrandt » avec son ami Milcendeau … un heureux voyage.
Mars 1897, son ami Simonidy le trouvant abattu et découragé le pousse à réagir. Finalement, de guerre lasse, l’ami emporte une petite toile réalisée à Vannes « L’Âtre ». Le 15 juin 1897, son épouse Marguerite lui tend un journal « tu as une mention ! »
Décembre 1898, il signe son premier contrat avec MM Tooth et Leroy, marchands, qui dès février 1899 vendent « La Mendiante » au musée d’Adélaïde (Australie). Il décide alors de retourner en Bretagne, à Vannes, pour travailler.
Mai 1900, Désiré LUCAS présente un ensemble de toiles à l’Exposition Universelle de Paris, mais il vit fort mal ses « concessions à la vente» faites aux marchands et dès juillet 1900 le contrat est rompu, il rend grâce à M Leroy qui a été très chic avec lui.
A partir de 1902, Louis Marie Désiré LUCAS, signera désormais ses œuvres DESIRE-LUCAS et se fera appeler Louis Marie DESIRE-LUCAS afin de ne plus être confondu avec les autres peintres signant « Lucas ».
Juin 1903, la famille quitte Vannes pour s’installer à Belz qu’il apprécie de plus en plus au fil des mois…. 5 ans après, Douarnenez le tente car cela ferait plaisir à son épouse et le rapprocherait de Brest, ville de son enfance et de sa jeunesse.
Septembre 1907, Désiré et Marguerite louent un « Manoir », sur la route de Quimper en remontant de Port Rhu, une vielle maison de plus de 100 ans avec un grand jardin, des arbres, la rivière aux pieds et la mer devant. En juin 1910, le manoir est en vente, sans hésitation le couple l’achète, il deviendra le « centre familial ».
15 avril 1915, mobilisé il est dirigé sur Amiens où l’attend « une vie angoissante, incertaine mais passionnante ». Mars 1918, malade il maigrit à vue d’œil on le croit « fichu », il est démobilisé en avril 1918, heureux de rentrer chez lui quoique regrettant Amiens.
11 novembre 1918 : c’est la joie, la guerre est finie. Ses forces reviennent et le travail l’accapare.
DESIRE LUCAS va résider à Paris l’hiver et rejoindre la Bretagne à la belle saison. Il travaillera surtout à Kerbervet et dans les environs de Douarnenez, travaux entrecoupés de voyages d’étude à l’extérieur:
- Eté 1920 à Belle-île;
- Août-septembre 1922 à Ouessant, « île charmante », mais aussi « île d ‘épouvante »;
- Eté 1924 à Vence,
- Eté 1931 l’Espagne : Tolède, la Sierra Négredos, Torigos, Arenas, Avila;
- Avril 1934 premier voyage en Italie : Recco, Rapallo, Santa Margherita, Portofino, La Spezia, Pise, Sienne, Pérouse, Assise, Florence, Bologne, Parme, Asti,
- Printemps 1935, deuxième séjour en Italie : Florence
15 juin 1936, journée inoubliable le Salon lui décerne la Médaille d’Honneur qui sera fêtée, le 22 décembre 1936, au dîner des anciens élèves de l’École des Beaux Arts à Paris entouré de sa famille et de ses amis dans une ambiance « joyeuse pleine de verve et d’entrain »
Janvier 1938, Marguerite PHILIPPE, son épouse est gravement malade et décède. Quelques temps après la mort de Marguerite, il épouse Marie REOL, son élève depuis très longtemps.
La guerre de 39-45, et plus tard la maladie garderont à Kerbervet celui que les enfants appellent « le Père Noël », que ses amis surnomment « le Père Éternel » et ses élèves « le Patron ».
Le 8 mai 1946 il est reçu sous la Coupole et prononce l’éloge d’Émile BLANCHE à qui il a succédé à l’Académie des Beaux Arts.
Peintre, membre de l’Institut, officier de la Légion d’Honneur, il menait cependant une vie simple partagée entre l’art et les devoirs de la famille et de l’amitié.
C’est en plein travail, dans son atelier du Manoir de Kerbervet, qu’il est terrassé par une Crise cardiaque le 29 septembre 1949. Ces obsèques furent célébrés en l’église de Ploaré.
Les cordons du poêle étaient tenus par ses amis proches Abel VILLARD, président de l’Union Artistique de Quimper, DOARE, artiste peintre de Douarnenez, BAYER, industriel à Douarnenez et MARTIN de Laon.
On notait dans l’assistance outre le Maire de Douarnenez et le consul de Norvège, de nombreux responsables et membres de l’Union Artistique de Quimper et, bien entendu des artistes peintres comme Mmes SALUDEN et FIE-FIEUX et MM SCHEFFER, Jo BOUILLON et COLL … etc.
Reconnaissance de DESIRE-LUCAS :
Le 17 décembre 1952, c’est Jean Gabriel DOMERGUE qui rendait hommage à DESIRE-LUCAS. Jean Gabriel DOMERGUE (1889-1962), peintre, illustrateur français, petit cousin de Toulouse Lautrec, était, comme Désiré, membre de l’Institut.
La ville de Douarnenez a rendu hommage à DESIRE-LUCAS en baptisant une « rue DESIRE-LUCAS », cette rue est située entre la rue Pasteur et la rue de Kerbevet à Douarnenez.
De même la ville de Brest a aussi baptisé une « rue DESIRE-LUCAS », cette rue est située entre la rue de Kerelie et la rue Pen Ar Menez à Brest
Pour admirer ses œuvres :
La plupart de ses ouvres sont dans des collections privées, cependant certains de ses tableaux sont conservés dans des musées :
- « Le Bénédicité » et « Le village de Locronan » au Musée du Louvre
- « Le Pardon de Saint Cado » et « Femme allaitant son enfant (Pastel) » au Petit Palais
- « Le village de Locronan », « Sur la route de Talavera » , « Des hauteurs de Locronan » , « Florence (Italie) » , tous quatre faisant partie de la Collection de la Ville de Paris
- « La montagne de Beaulieu sur Mer » au Musée de Rouen
- « La baie de Dinan (Camaret sur Mer) » au Musée de Nantes
- « Le port de Camaret (Finistère) » au Musée d’Amiens
- « Le port Saint-Martin (Tolède) » et « Le Bénédicité » au Musée de Reims
- « Étude pour le Pardon de Saint Cado » au Musée de Bordeaux
- « La Procession de Saint Cado », « Etude (Pastel) » au Musée de Quimper
- « Des hauteurs de Menez-Hom », « Intérieur de Paysan », « Tante Maria » au Musée de Brest
- « La rivière de Pont Croix » au Musée du Havre
- « Au Toulinguet (Camaret) » au Musée de Locronan
- « La montagne de Beaulieu » au Musée de Tourcoing
- « La place de l’Église de l’Escarène » au Musée d’Hazebrouck
- « Vieil Escalier (Pont Croix) » au Musée de Bailleul
- « Pont Croix (Finistère) » au Musée de Saint Etienne
- « Locronan » au Musée de Péronne
- « La Terre Bretonne » au Musée de Saint Quentin
- « Luceram » au Musée de Chalon sur Saône
- « Les Martigues » au Musée de Dijon
- « Mendiante à la porte de la Ferme » au Musée d’Adélaïde (Australie)
- « La Baie de Douarnenez » au Musée d’Annecy